Pôle Inclusion | AHC
Un seul mot d’ordre : faire bouger les lignes !
Découvrez le témoignage de Jean-Baptiste Tilloy, DRH de Sushi Shop, sur son expérience avec une référente handicap à temps partagé.


Jean-Baptiste TILLOY, DRH de Sushi Shop a répondu à nos questions.
Se doter d’une mission handicap et d’un référent handicap, passage obligé ?
Le ou la chef·fe d’entreprise qui se pose cette question doit à mon sens revenir légèrement en arrière dans sa réflexion. En effet, la première question qui doit être posée est : quel degré d’engagement pour l’inclusion des personnes en situation de handicap je souhaite au sein de mon entreprise? Si la réponse à cette question préalable est que l’entreprise a le souhait véritable de mener une politique handicap qui infuse au niveau de l’ensemble du collectif de travail, alors l’entreprise doit tout naturellement se doter d’une mission handicap et d’un référent handicap pour l’animer ! Il va être nécessaire de bousculer les lignes car malheureusement, le handicap est bien souvent vu comme quelque chose de négatif alors que c’est un formidable levier de performance pour l’entreprise ! Vous ne me croyez pas ? Un fait pour vous convaincre : le handicap est le premier motif de discrimination en France ! C’est donc qu’il est perçu comme négatif. La mission handicap et son référent vont agir comme disrupteur dans un milieu rempli d’a priori et d’idées reçues.
Faire changer le regard prend du temps et nécessite qu’une équipe s’y atèle !
Les qualités d’un référent handicap selon vous ?
Comme j’ai commencé à le dire, le référent handicap doit faire bouger les lignes et doit donc savoir faire preuve de persuasion et de ténacité car les idées reçues ont la dent dure. Le référent handicap a un rôle à jouer au niveau de l’ensemble des strates de l’entreprise et au sein de chaque équipe. Il, ou elle d’ailleurs, doit donc avoir un goût prononcé pour les relations humaines et aimer aller de façon proactive vers les collaborateurs, et plus particulièrement vers les managers d’équipe. Le référent handicap ne peut pas se contenter d'attendre que les gens viennent à lui. Enfin, un point est à bien avoir à l’esprit : la mission handicap gère généralement un important budget, et notamment quand l’entreprise est sous accord agréé. Elle doit donc avoir à sa tête un gestionnaire qui va savoir piloter un budget, établir des prévisions, définir des priorités et ne pas dépenser pour dépenser. Il doit donc savoir négocier.
Force de persuasion, ténacité, entregent, proactivité, fin négociateur (en interne comme en externe) et bon gestionnaire sont pour moi les qualités essentielles pour être un bon référent handicap.
Bien évidement toutes ses qualités doivent avoir un fil conducteur : la bienveillance !
Pourquoi le choix d’un référent handicap à temps partagé, expliquez-nous ?
C’est une très bonne question, et en effet ce choix peut vous paraître contradictoire avec l’engagement de l’entreprise que j’évoquais dans ma première réponse… mais, quand on y réfléchit, pas tant que cela finalement ! En effet, j’ai expliqué que l’entreprise avait besoin de faire bouger ses lignes pour avancer en matière de handicap.
Qui n’a jamais remarqué qu’un regard extérieur aide souvent l’entreprise à avancer ?
On le voit tous les jours en entreprise, un collaborateur interne avance une idée ou des propositions de changement et rien ne se passe. Ses remarques, aussi pertinentes soient-elles, ne trouvent pas toujours d’oreilles attentives…Il suffit que la même idée ou que les mêmes réflexions soient apportées par un tiers extérieur et tout d’un coup, les lignes se mettent à bouger. Le référent handicap à temps partagé est ce regard extérieur qui permettra à l’entreprise d’avancer rapidement, tout au moins au début de la mise en place de sa politique handicap. Dans la durée, le recrutement en interne sera en revanche pertinent une fois les bases installées et que les regards auront été changés.
2020, année si particulière, vous a-t-elle permis de poursuivre la mise en œuvre de votre accord ?
2020, quelle année… ! Je crois que tout le monde s’en souviendra… Il aurait pu être tentant de se dire « on ne fait plus rien on arrête les efforts et on verra l’année prochaine »… Avec une telle attitude, il n’est pas possible d’avancer. Sushi shop a continué à poursuivre ses engagements en faveur du handicap en continuant à recruter, à former et à investir pour l’avenir de la mission handicap. Cela serait mentir de dire que nous sommes allés aussi vite que nous l’aurions voulu mais je pense sincèrement que nous pourrons nous dire en fin d’année que 2020 n’a pas été complètement perdue. Il était important de conserver une dynamique pour éviter de devoir refaire partir une machine qui se serait arrêtée pendant un an. Par ailleurs, la période a permis également de prendre du recul et d’imaginer de belles actions pour 2021 !
Merci à Jean-Baptiste TILLOY de s'être prêté à ce jeu de questions-réponses !